Les classiques flamandes sont de retour sur le circuit
vttiste belge. Aujourd’hui, c’est à Bertem que j’ai posé mes pneus. Une
classique flamande, cela se prépare. Le vtt hardtail est vraiment celui que l’on
rencontre le plus, contrairement au vélo de cross qui, en début de saison, a quasiment
disparu. Le moulebite lycra noir est très tendance cette année (ben oui … comme
l’année dernière). Les shorts baggy pleins de poches n’ont pas vraiment la
cote. Vous pouvez également laisser votre sac à dos avec son matériel de
camping à la maison. En Flandres, on pédale léger. Avec nos vélos typés enduro,
nous ne sommes pas passés inaperçus. Je comprends mieux, maintenant, la tête
que les américains ont fait en voyant E.T. pédaler sur un vélo hollandais, en
pleine nuit, devant la lune.
Evitez l’huile de tracteur pour votre chaîne. Il y a
tellement de sable dans le coin que vous risqueriez d’en ramener une bétonnière
pleine sans vous en rendre compte. Optez donc pour une huile très légère poly-saturée
avec Omega 3.
Nous étions stationnés à quasi 5 km. de l’inscription. C’est
même la première fois que je vois que le tracé entre le parking et l’inscription
est fléché. A l’inscription, on se marche un peu sur les pneus mais c’est une
affaire rondement menée et nous voilà partis.
Rouler dans cette région me rappelle une bande dessinée d’Astérix.
Celle où Panoramix est kidnappé par un centurion pour qu’il lui mitonne une
bonne marmite de potion magique. Après avoir fait tourner les romains en barriques
avec les fraises de Wépion, Panoramix lui concocte quand même une rasade du breuvage
fortifiant que le centurion s’empresse de tester avec un menhir … qu’il n’arrive
pas à soulever. Qu’importe se dit-il, il ne faut pas voir trop grand pour la
première fois. Il essaye ensuite avec un rocher qu’il n’arrive toujours pas à
faire bouger d’un iota. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il arrive quand même à
soulever un caillou de la taille d’une balle de tennis. La moralité de cette
histoire est que, tout comme le centurion avec sa potion magique, il faut appréhender
les randos vtt flamandes avec beaucoup d’humilité et ne pas vouloir essayer d’en faire trop. Surtout quand
la DLU (date limite d’utilisation) de votre EPO est largement dépassée.
Dites vous bien que même si c’est plat, vous n’arriverez pas
à les suivre. Et si vous essayez, vous n’arriverez pas au bout (je le sais car
j’ai essayé … dans une autre vie).
Là où vous avez une chance, c’est quand, par hasard, un bourbier
s’installe subrepticement sur le tracé. Là, vous n’hésitez pas, vous foncez et
vous faites étalage de votre talent. Ce n’est pas pour rien que les wallons ont
choisi le seul animal qui continue à chanter quand il a les pieds dans la
merde. Non mais ! Faites juste attention de ne pas en étaler de trop et
vous avec. Cela se terminerait par un boonennerie dont les locaux parleraient
encore dans deux générations.
Bon, comme nous étions « invités » et que nous ne
souhaitions pas leur taper la honte, on les a tous laissés passer. Ouais, je
sais … on n’avait pas vraiment le choix non plus.
L’organisation de cette rando est paramilitaire : un
fléchage à faire envie, des signaleurs à chaque traversée de chaussée, des
panneaux pour signaler les dangers (même parfois avec un excès de zèle non
dissimulé) et un indicateur de distance et de pente au pied de chaque côtelette.
Franchement, rien à jeter. Il ne manquait que les pom-pom girls.
A l’arrivée un bikewash à huit postes permettait un dessablage
correct des vélos.
A bientôt pour la prochaine classique flamande à Izegem où
on nous annonce déjà un dénivelé d’enfer.
Eric