dimanche 5 avril 2020

Le confinement, JC + 18


Bon, en ce qui me concerne, je pratique la distanciation sociale depuis pas mal d’années. La situation actuelle n’est donc pas problématique. De plus, cela fait déjà une bonne trentaine d’années que je suis confiné avec Valérie. Pas de problème non plus. Euh … enfin si … mais je vis avec, comme qui dirait que je fabrique des anticorps (style carapace) mais que je ne fais pas de rejet. Cela s’appelle le commensalisme (allez voir au dico).


Mais là, j’ai entendu qu’on menaçait de ne plus pouvoir sortir le vélo à plus d’un kilomètre de chez moi et mon (bon) sang n’a fait qu’un tour (de roue). Cela fait trois mois qu’il fait un temps de chiotte et, aujourd’hui, on annonce 20° à l’ombre. Même si on n’est pas obligé de s’y mettre, cela fait quand même beaucoup.

Du coup (de pédale), j’ai sorti les vélos pour un tour de 50 kilomètres (avec ma confinée). Na !
Cela dit, il serait temps que cela se déconfine. En passant devant la friture, je me suis surpris à saliver. C’est grave, docteur ?

Eric













mercredi 18 mars 2020

Le Jour du Confinement Vraiment Dernier (= le JCVD)



Jour 1 avant JC

Depuis plusieurs jours, les ministres nous demandent de prendre nos distances avec nos congénères. Aujourd’hui, voilà qu’ils se réunissent dans un petit cabinet (restreint) pour prendre la décision de nous confiner. Allez comprendre !
Deux heures moins le quart avant JC, j’ai fait comme tous les belges : j’ai stocké. Comme les rayons de papier toilette étaient dévalisés, j’ai supposé que ce CoronaVirus allait provoquer une chiasse mondiale alors … ben … j’ai rempli mon mes caddies de PQ triple épaisseur. Il y en a partout dans l’appartement qui est maintenant super bien isolé au point qu’il risque l’explosion en cas de fuite d’eau.

Comme on nous garantissait que les magasins allaient être réapprovisionnés et qu’il n’y avait aucune pénurie alimentaire à craindre … j’ai stocké … des pâtes … beaucoup de pâtes. Il y en a partout au point que j’ai dû en laisser dans le coffre de la voiture. Je suppose que c’est parce que les italiens sont en première ligne en Europe et qu’on craint pour les usines de production. Je vous assure que je vais me faire des couilles en or quand on va arriver au rationnement et que le marché noir se mettra en route.

En prévision du confinement, de nombreux belges participent à des lockdown parties. Mais, bon, comme le virus n’a pas la télé et ne lit pas les journaux, il n’y était pas invité et c’est certain qu’il est resté dehors.

On prévoit la fermeture des écoles. J’espère que c’est avec les gosses à l’intérieur.

Le Jour du Confinement : mercredi 18 mars, 12h00.

Comme tous les belges, je suis très respectueux des instructions alors … j’ai pris mon VTT pour me balader dans la forêt. On se serait cru un 21 juillet : du monde partout, avec les gosses et les chiens.
En fait, ici, « confinement », cela signifie « confinement à l’intérieur de la Belgique ». C’est tout de suite plus clair quand on nous explique.

1er jour après JC

On entame nos réserves. La mousse au chocolat est prête et les gosettes cuisent. Mon stock de bière va me permettre de ne pas devoir ravitailler trop souvent.

J’ai croisé une flopée de chiens qui promenaient leur maître ainsi que des gosses qui tiraient la gueule derrière leur mère depuis l’annonce de Proximus d’ouvrir gratuitement le canal des dessins animés.

Promo chez Delhaize : à l’achat de deux Corona, une Mort Subite offerte.

2ème jour après JC

Si les belges sont confinés, ce n’est certainement pas le cas des hollandais qui ne se privent pas pour traverser la frontière, histoire de venir faire leurs courses chez nous en se foutant de notre poire. Si nous sommes confinés, les hollandais, eux, sont des cons finis. Ils ne sont pas prêts de revenir après le déconfinement.
Sur ce, la Belgique décide de bloquer ses frontières. Na ! Bien fait pour les bataves.

Fiveten est confiné

3ème jour après JC

Comme il faut bien bouffer, Valérie prétexte je ne sais quel petit bobo pour m’envoyer au front, à savoir : le Delhaize local et sa faune sauvage de petits vieux. Vous savez, ceux qui font déjà la file à 8h15 quand cela ouvre à 8h30 et qui vous enfonceraient bien leur canne dans les yeux et leur tribune dans les couilles pour passer devant vous. Pour peu qu’ils aient oublié leur dentier dans le pot de Steradent, je ne vous dis pas le nuage tout infecté qu’ils trimbalent devant leur nez. Ils sont redoutables, je vous dis.

L’après-midi, j’enfourche mon vélo afin de vérifier si le confinement est bien d’application. La ville de Namur est désertique. On dirait un jour de solde quand les magasins n’ont plus rien à vendre. Les seules personnes que l’on peut voir, ce sont les clochards qui se tendent la sébille entre eux. Comme nous sommes maintenant obligés de payer par carte, ils ne sont pas prêts de recevoir quelque chose.




JC + 4

Aujourd’hui, c’est le début du printemps.

Je viens d’apprendre que les malades du Covid19 perdent le sens de l’odorat. Je bénis mon chat, Fiveten, à chaque fois qu’il file dans sa litière. Cela me rassure.

La pénurie de masques commence à se faire sentir et je suis très déçu d’apprendre que ni mon masque de Zorro ni celui de Superman ne sont efficaces contre le Covid19.

Je viens de tousser devant mon ordinateur et l’antivirus s’est mis en route.

Le soir, Marka nous file un coup de déprime avec son concert « live » en direct de son living, entre son fauteuil et son ficus. J’ai eu l’impression d’entendre un furet coincé dans une porte.

JC + 5

La météo, quoiqu’un peu frisquette, est au beau fixe. Le confinement est toujours d’usage et les belges se ruent dans les parcs. Je n’ai jamais croisé autant de vélos qu’aujourd’hui. On se serait cru sur la digue du Zoute le jour de l’ouverture de la saison des glaces.

A la une des journaux : un joueur de foot est atteint par le covid … mon dieu mon dieu … on est foutu. Vite, débloquons des milliards pour lutter contre ce virus. « Sauvons nos joueurs de foot ! » C’est primordial. Sans quoi, qu’allons-nous devenir ?

Daesch annonce qu’ils cessent les attentats à la bombe. Maintenant, ils menacent d’éternuer.

JC + 6

Pour passer le temps, on regarde la télé. Après l’intégrale de « Dynastie », on entame la saison 9 de « Dallas ». Avec impatience, j’attends la rediffusion d’ « Angélique Marquise des Anges ».

Valérie entame sa cinquième casserole de soupe. Je commence à me transformer en légume.

Blanche-Neige a perdu un nain. Atchoum vient d’être mis en quarantaine.

Je n’ai jamais vu autant d’hommes mettre sécher le linge dans les jardins. Je sens que l’after de cette épidémie va nous coûter très cher.

JC + 7

Nous décidons de rationner notre PQ. J’avais bien fait de prendre du triple épaisseur. Maintenant on utilise les deux faces de chaque feuille puis on récupère la feuille centrale qui sert également. Après usage, on ne les jette plus, des fois que le gaz serait coupé et que nous n’ayons plus de chauffage. Nous n’avons pas envie de mourir de froid. Malins quand même, non ?

Les premiers gosses sont balancés par les fenêtres.

Les prisons commencent à libérer les prisonniers en leur disant de bien rester confinés chez eux.

Je deviens parano : j’ai ouvert la porte des WC avec le poignet, la cuvette avec le pied, le robinet avec le genou, refermé la porte avec le coude et descendu les escaliers de mon immeuble … mais du coup, j’ai oublié de rentrer ma bite.

Histoire de nous remonter le moral, la RTB passe le film « World War Z » avec Brad Pitt.

JC + 50

Les magasins sont vides et les aliments commencent à manquer. Depuis que je lui ai piqué son bol de croquettes, Fiveten me regarde d’un drôle d’œil.

Eric

jeudi 13 février 2020

Californication


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Coronavirus, SRAS, H1N1, grippe aviaire, asiatique, africaine, … ras le bol de ces saletés orientales qui en veulent à notre peau. Nous, on a choisi de se mettre à l’abri de tout cela dans un endroit où nous serons certains de ne pas être touchés.

Nous avons donc décidé de partir loin, très loin, dans un pays où tout sent le propre et le désinfecté … à savoir : les Etats-Unis, la côte ouest et San Francisco en particulier. Là, pas de cochon ni de chinoiserie ni de pestiféré annoncé.  
Bon, ok, vous me direz qu’il y en a bien un qui ne semble pas être au mieux de sa forme mais là, c’est probablement dû à son foie, à son coiffeur (qui devrait être pendu), à son maquilleur ou à son peintre qui s’est trumpé de pot. A moins que cela ne soit tout simplement à son habitude de rire jaune. Quoique … pour cette dernière, il faut arriver à comprendre la plaisanterie et dans son cas, ce n’est pas gagné.

Bref, après nous avoir demandé cinquante fois à quand remontait notre dernier voyage en Chine (des fois qu’on aurait envie d’y aller), les douaniers nous ont laissés débarquer aux amériques (via Londres).

Super hôtel, en plein centre-ville, en bordure du quartier … chinois, que nous avons traversé, en gros une vingtaine de fois, au milieu des légumes bizarres, des poissons vivants ou morts, des accessoires les plus improbables tout en surnageant une mer de nains masqués, tous aussi bridés les uns que les autres (vu qu’on ne voyait que leurs yeux, il faut dire que cela se remarquait).

San Francisco est une ville très plate … à condition de se cantonner à la plage. En dehors de cela, c’est plutôt du style « Martine à la montagne ». Ce n’est pas pour rien que les américains ont installé des « cable cars », sortes de remonte-pentes, qui permettent aux touristes de gravir les collines locales. A ce sujet, s’il vous prenait l’envie de visiter cette ville, je vous suggère, avant votre départ, de visionner le film « Bullitt » (avec Steve McQueen) et, en particulier, la scène de course poursuite à travers les rues de San Francisco.

Plutôt que de visiter comme d’habituels touristes, nous avons choisi l’option de la location de … vélos (si si, je vous jure) qui nous a permis de nous déplacer facilement. Coup de bol, malgré une température parfois frisquette, la météo était au rendez-vous et c’est sous le soleil que nous avons traversé le Golden Gate ( = le pont qui barre la baie de S-F) et que nous nous sommes perdus à Sausalito et Tiburon. Nous sommes revenus à bon port en empruntant le ferry. Nous n’étions pas les seuls …

Le lendemain, même mode de locomotion mais dans la ville jusqu’aux maisons peintes (painted ladies) en passant par le Golden Gate park et Ocean Beach sur l’océan Pacifique pour terminer à Presidio.

Se déplacer à vélo est très sécurisant aux Etats-Unis car la circulation automobile est bien plus cool qu’en Belgique. Les automobilistes font très attention aux cyclistes (qui possèdent leur propre bande de circulation) et aux piétons. Il faut reconnaître que, au contraire de chez nous, ces derniers respectent également la signalisation.

J’avais pris la précaution de réserver des restaurants « à l’avance » et bien nous en a pris. Délibérément, nous avions fait le choix d’une cuisine typiquement américaine (c’est-à-dire chinoise et italienne) avec une exception pour les hamburgers qui sont, comme chacun le sait, internationaux.
Après six jours de ville, nous descendons vers le sud à bord d’une voiture de location (une Chevrolet Impala) super équipée. A condition de connaître la direction à emprunter, conduire est assez facile aux Etats-Unis. Les américains sont globalement respectueux des limitations de vitesses (qui sont plus basses que chez nous) et du code de la route. Même si les cinq ou six bandes d’autoroutes peuvent impressionner, les trajets sont assez cool.

Le sud … c’est vers Santa-Cruz. Ce n’est pas sans une émotion certaine que nous visitons l’usine Santa-Cruz, là où nos vélos sont nés. Bon, ok, nous en avons quand même profité pour emprunter deux VTT neufs (des Santa Cruz Tallboy de plus de 10.000 $ chacun) pour un tour dans le bike park local. Sous un soleil généreux, il n’y avait qu’un seul singletrack d’une bonne trentaine de kilomètres avec 650 m de dénivelé positif. Comme le terrain était bien sec, le grip était très bon alors vous pensez bien que nous en avons profité. C’est avec tristesse (mais avec la banane) que vous avons dû rendre nos vélos à l’usine.

Le soir, c’est encore un restaurant typiquement américain (un thaï) qui nous attendait.
Le lendemain, nous avons pris de la hauteur vers le parc national du Yosemite. Habituellement, en cette saison, il est sous la neige ou il pleut (au choix). Cette année, c’est sous le soleil que nous l’avons visité (ben si !).

Dans ce parc, qui est gigantesque, il n’y a pas d’autre choix que de se balader en marchant (pff ….). Sur nos trois jours, nous avons dû marcher (et monter et descendre) une bonne soixantaine de kilomètres. Inutile de vous dire que nous étions rétamés en fin de journée. Franchement, les paysages sont époustouflants et ne ressemblent en rien à ce que nous avons déjà vu.

Sur nos deux semaines, nous avons marché plus de 120 kilomètres. Et même chose pour le(s) vélo(s).
Comme prévu, nous n’avons pas vu la trace du moindre virus … ce qui ne m’a pas empêché de ramener en Belgique, une toux monumentale qui m’a fait craindre, un instant à l’aéroport, une déportation vers Guantanamo.

Bon, là-dessus, j’ai vraiment envie d’une bière qui ne ressemble pas à de la pisse de cheval. En tous les cas, pas une Corona, hein !

Eric


samedi 25 janvier 2020

Run & Bike de Jambes


Janvier 2020, Valérie découvre le Run & Bike.

Run & Bike ? Quesako ? Mais si … c’est le sport où les participants sont un peu radins. La preuve, ils sont obligés de partager un vélo pour deux, histoire de ne pas user les pneus. Bref ! Valérie avait repéré une de ces épreuves au départ de chez nous le 25janvier.

Connaissant l’apôtre, j’ai refusé le test : « mais ma chérie, tu sais bien que ton vélo est trop petit pour moi et qu’il te faut une escabelle pour arriver au mien. Non non .. demande plutôt à une autre victime copine ». Aussitôt dit, une demande fut promptement télégraphiée à Brigitte qui ne refuse jamais un bon coup.

En bon coach, j’ai suggéré un test sur la même distance dans les bois de la Citadelle. Test programmé pour le samedi même.

Bon … ce n’était pas trop mal. Brigitte a couru de manière inversement proportionnelle au pédalage de Valérie ce qui a semblé convenir à tout le monde et qui n’a empêché personne de rouler le lendemain matin à Rivière.

Arrive le jour J et c’est sous dans une purée de pois dans un froid de canard que nous émergeons de nos plumes (de canard).

Départ à 11 h.

Le nombre d’inscrits n’est pas (me semble-t-il) exceptionnel mais le physique des participant( e)s me fait craindre le pire : des gazelles fuselées comme des avions.

Deux distances sont proposées 13.5 et 19.5 km. Sauf erreur de ma part, notre duo est la seule paire unisexuée féminine sur le 20 Km. Et, probablement, la seule paire centenaire.

Le départ du 20 km est donné à 11 h., le 14 km suit un quart d’heure plus tard.

Robert en moi, en bon coaches « vélocypédiés », accompagnons nos pouliches pour les encourager de nos vivas enthousiastes. Notre enthousiasme est seulement débordé par … les premiers coureurs du 14 km qui nous rattrapent … vingt minutes après notre départ.

Le grand parcours comporte une boucle qui nous a permis de voir (de dos) toutes les équipes du 20 km … suivies de celles du 14 km. Soyons positifs : comme nous n’avions plus personne derrière nous, nous avons pu occuper toute la largeur du terrain.

En tant que coaches suiveurs, notre principal souci était de ne pas tomber. Ben oui … la loi de la gravité cycliste fait qu’en dessous d’une certaine vitesse horizontale, tout corps bicyclé plongé dans un environnement aérien … tombe verticalement à une vitesse inversement proportionnelle au carré de l’inclinaison des queues des vaches locales. C’est scientifique !

Une fois arrivés (ouf !) à notre point de départ, quelques organisateurs nous ont fait remarquer que nous étions un peu en avance pour le run & bike de 2021.

Toujours positifs, je tiens à faire remarquer que le duo est arrivé premier dans sa catégorie … et … et … premier au scratch en commençant par la fin. Bravo les filles !

C’est avec bon cœur que nous nous sommes ensuite retrouvés à notre quartier général de la Schtouff autour d’une bière et d’une frite (grande avec mayonnaise pour moi).

Eric













samedi 14 septembre 2019

Rosalie




Cà, c’est Rosalie, une espèce de croisement entre un cochon de Belgique et un cochon d’Inde. Je me demande même si elle n’a pas un peu d’adn de E.T. pour être complète. En tous les cas, pour arriver à un tel résultat, cela a dû être une belle partouze dans le chenil.

Rosalie, c’est le toutou de 9 mois de ma voisine d’à côté (la villa Balat pour ceux qui ne connaissent pas encore). Aujourd’hui, elle est bloquée (la voisine, pas Rosalie) par un mariage et m’a demandé de bien vouloir sortir la bête.

Rosalie est adorable mais elle n’aime pas être contrariée. Un peu comme Pépé, le fils du chef espagnol Soupalognon y Crouton, sauf que Rosalie ne retient pas sa respiration. Elle, elle essaye de retenir le promeneur. Après 100 mètres, sur le halage, elle a déclaré ne plus vouloir avancer. Bon, je ne m’en suis pas formalisé : si elle est têtue, je le suis encore plus. J’ai tiré sur la laisse et elle a bien dû suivre.

Au retour, c’est le contraire. Elle tire comme Hulk sur sa laisse et je suis obligé de la freiner.

Je l’ai rendue à sa maîtresse un peu sale car elle s’est roulée dans l’herbe où d’autres chiens étaient passés avant elle.

Eric



samedi 7 septembre 2019

Week-End sportif à Oostkerke

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vendredi 23 août 2019

La campagne d'Ypres

Après la campagne de Verdun, celle d'Ypres et de l'Yser.

samedi 3 août 2019

La campagne d'Alsace

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Juillet 2019, nous sommes en France. Le champ de bataille de Verdun est rempli de trous de balles …

Telles des casques à pointe, des escadrilles de moustiques et autres taons sont à nos basques et nous mitraillent de leurs dents acérées. Le glas a sonné pour les jolies gambettes de l'adjudant-chef Valérie qui deviennent des amas de pustules.

La chaleur nous accable et la sueur coule le long de nos cuirasses et lunettes tandis que nous poussons nos chars à l’assaut des nombreux bunkers qui parsèment la plaine sèche et recouverte de cadavres de plantes obsidionales sacrifiées sur l’hôtel de la canicule ambiante.

Nous jouons à saute-mouton dans les tranchées jadis remplies de corps poilus. Le terrain s’y prête particulièrement bien mais demande beaucoup de concentration dans l’embrouillamini des single-tracks qui se transforment très rapidement en pump-tracks.

La Meuse est belle et les pêcheurs sont au bord d’elle, c’est quand même fun de savoir que nous habitons sur la même rive du même fleuve mais 200 km plus en aval.

La campagne de Verdun terminée, c’est vers Munster et son arme chimique que nous dirigeons nos chenilles. Impossible de se perdre : notre GPS nasal nous y conduit sans détour et c’est au milieu de l’après-midi que le débarquement a lieu dans la verte vallée.

La campagne précédente a laissé des traces et, c’est de guerre lasse que nous plongeons dans les bains à remous de la pisciculture locale. Le soir même, histoire de planifier les opérations futures, les estafettes du bataillon voisin nous rendent visite à la cantine de notre casernement.

Dès le lendemain, nous progressons vers Guebwiller (oui, oui, c’est sur les cartes) où nous prenons notre cantonnement pour les prochains jours.

L’après-midi même, après avoir récupéré les éléments perturbateurs habituels, nous montons une opération surprise pour libérer Armand. Je n’ai pas bien compris qui il était mais tout ce que je sais c’est qu’il est vieux, grand et escarpé. Bon, vous me connaissez : les ordres sont les ordres et j’ai l’habitude de ne pas les discuter (l’habitude de la soumission, sans doute). L’assaut est donné sous la conduite des estafettes de la veille (qui manifestement n’avaient pas bien reconnu le terrain 😉 ).

L’opération terminée, en plein repli, coup de bol de la part de l’estafette Vincent qui découvre, par hasard, au bord du chemin, une bouteille de champagne, au frais dans le ruisseau. On ne s’est pas fait prier deux fois en pensant à la cloche qui l’a déposée à cet endroit en pensant que personne n’y toucherait. Pff … il y a quand même des naïfs.

Heureusement, l’estafette Cathy, une spécialiste enchantée de la flûte nous a-t’on dit, ne s’en sépare jamais (de ses flûtes) et nous en sort six de sa musette. Au moins, ce n’était pas du pipeau. Nous en avons profité pour célébrer le soixantième anniversaire de la libération de la vivandière Brigitte.

Le soir, de retour dans nos quartiers, nous avons eu droit à une petite démonstration de camouflage urbain en milieu hostile et humide de la part de Brigitte qui ne s’est pas faite prier pour nous rappeler toutes les méthodes utilisées par l’ennemi pour tromper la vigilance de nos soldats, une fois au garde-à-vous.

Le lendemain, c’est une rude mission qui nous attendait : la prise d’assaut cyclo-transporté d’une colline de la cote 1325. L’approche a été rendue ardue par les escarmouches des escadres de moustiques locaux, tous acquis à la cause ennemie. C’était sans oublier que Horum omnium fortissimi sunt Belgae.
L’approche s’est faite entièrement sous le couvert des arbres et c’est juste dans les derniers trois kilomètres que nous sommes apparus à découvert (faut dire qu’il faisait chaud) pour fondre sur les lignes ennemies (de fait, nous étions bien fondus).

C’est victorieux que nous sommes arrivés sur un mont chauve. Comme de coutume, les valeureux vainqueurs victorieux ont remporté le droit de mettre à sac la ville locale, de violer les femmes et d’emporter tout le bétail présent (à moins que cela ne soit le contraire ?) ... Bon, comme nous étions quand même un peu fatigués, on s’est contenté d’une bière avant de se replier en ordre de bataille.

Le lundi, c’est en peloton que nous avons rendu hommage à tous ceux qui sont morts en défendant ce pays. Ce n’était pas trop difficile vu qu’ils sont tous morts au même endroit et qu’on les a tous rangés pour que les générations futures puissent tourner sept fois la baïonnette dans le ventre de leur adversaire avant de déclencher une nouvelle guerre.

Nous sommes revenus avec armes et bagages dans nos cantonnements dès le lendemain.

Eric







jeudi 1 août 2019

samedi 13 juillet 2019

(en) pagaille chez les para-commandos


Hier, Brigitte, Valérie, Robert et moi avons eu la curieuse idée de participer à un stage d’entraînement au centre des para-commandos cyclo-transportés de Marche-les-Dames. Les descentes en rappels, vélo sur le dos, étaient un peu compliquées mais finalement, nous ne nous en sommes pas trop mal sortis. Nous n’avions seulement pas prévu que l’humidité actuelle soit de nature à faire pousser les ronces et autres orties qui se sont évertuées à ralentir notre progression dans la jungle locale.


Eric