samedi 11 novembre 2017

Week-end à Oostkerke

Malgré la météo de ce week-end qui n’était pas annoncée comme glorieuse, nous avons décidé de prendre notre courage à deux mains et nos vélos à deux roues et de les emmener tous les quatre « à la mer » (comme on dit chez nous). En fait de mer, notre quartier général se situe à Oostkerke où nous avons l’habitude de nous retrouver quand le besoin s’en fait sentir. A part ces maudites cloches de l’église d’en face, ce petit village flamand est un havre de paix.

Les prévisions météo du vendredi après-midi étant plus mieux que moins pires, nous avons fait une percée vers Bruges, à une petite dizaine de kilomètres. Par sécurité, nous étions équipés de nos phares mais il n’a pas été nécessaire de les allumer car nous sommes rentrés tout juste avant l’endormissement du soleil.

Valérie avait préalablement demandé à l’hôtel s’il serait possible d’avoir une cassolette de moules pour le souper.  Accompagnées d’une bonne Omer (c’est de la bière), ces moules se sont révélées délicieuses.

Le samedi, nous avons prévu une rando Vtt organisée à Maldegem. Les inscriptions sont possibles de 7h00 à … 14h00. Je dois bien dire que nous ne sommes pas habitués à une plage d’inscription aussi importante aussi, décidons-nous de nous offrir une grasse matinée et c’est vers 11h00 que nous partons sur le 45 Km. Comme d’habitude, dans les Flandres, nous nous faisons dépasser par des séries de TGV qui nous laissent sur place. La météo est correcte. Quand je dis « correcte », cela signifie que nous sommes trempés, pas par le haut (la pluie) mais plutôt par le bas (la boue). Le vent, habituel dans la région, est relativement acceptable. Comme d’habitude, nous faisons impression avec nos vélos typés « enduro ». A l’arrivée, nous constatons un dénivelé impressionnant de … 113 mètres. Oufti ! Vous me direz que c’est de la gnognotte à  côté de 700-800 mètres et plus auxquels nous sommes habitués. Pas faux … mais attendez la suite.

Après un bon décrassage des vélos nous retournons à l’hôtel, à une petite vingtaine de kilomètres de là pour le nettoyage des pilotes (qui en ont bien besoin).

Pour le soir, Valérie nous a réservé un petit resto gastronomique (deux étoiles) à Damme qui nous a ravi.

La nuit de samedi à dimanche a vu déferler les hauts, les bas et les travers de hurlevent au point que l’on se demandait si ces foutues cloches n’allaient pas se retrouver par terre.  Dimanche matin, plus aucun nuage en vue. Le vent, par contre, décornait les bœufs et affolait les auvents de moulins.
Dans ces conditions pré-cataclysmiques, nous décidons bien entendu, et par souci de sécurité, de … sortir nos vélos et de partir sur une trace d’une cinquantaine de kilomètres en autonomie totale.
Je reviens vers ceux qui pensent que les dénivelés flamands sont de la pure rigolade. Essayez-donc, vous, de rouler face à un vent de plat pays sans le moindre arbre pour vous protéger. D’abord, vous avez toutes les chances de reculer. Pas de problème me direz vous, il suffit de partir en marche arrière. Ben là, croyez-le ou pas vous ne reculez plus mais vous avancez. Bizarre, hein, la Flandre.

C’est fourbus mais heureux que nous rentrons à l’hôtel. Décrassage, apéro, apéro, bonne bouffe, dodo …. Rrrrrrrr.

Eric




samedi 21 octobre 2017

L'étude posturale

J’avais déjà entendu parler de l’étude posturale sur un vélo. En gros, ce n’est pas un truc très sorcier. Cela consiste à faire comprendre à votre vélo que vous êtes mal foutu et qu’il doit s’accommoder de vos difformités pour qu’elles se voient le moins possible.

Et pour cela, le passage par un kiné (ou équivalent) spécialisé est nécessaire.

L’étude posturale est intéressante dans les cas suivants (liste non exhaustive) :

  • Vous comptez traverser l’Atlantique en pédalo et vous voulez être certain du modèle de flotteur à utiliser.
  • Vous êtes plutôt du style endormi et vous vous demandez si un vélo couché ne risque pas de vous être fatal
  • Vous comptez jouer la gagne au prochain Cape Epic mais Nino Schurter refuse de vous prêter ses jouets
  • Vous en avez marre que votre mère vous dise « tiens toi droit » à chaque occasion
  • Vous avez une journée pluvieuse en vue et le nettoyage du vélo ne vous tente pas.
  • Votre selle est cassée alors autant en acheter une qui ne vous écrase pas les roubignolles et  ne vous coûte pas la peau du cul.
  • Vous êtes mal foutu et vous ne voulez pas aggraver des choses

Bref, ce ne sont pas les motivations qui manquent.

J’ai fait ma petite étude de marché et j’ai lu beaucoup de bien sur le système mis en place par Specialized dans des magasins, pompeusement nommés, « Concept Stores ». Ce concept, le BG Fit, consiste à vous analyser dans tous les sens afin de définir avec précision les positionnements des différents éléments de votre bécane. Vous, c’est quand même trop tard pour changer, alors autant faire comprendre ce que l’on souhaite à une machine plus intelligente : le vélo.

Après quelques échanges de mails et un appel téléphonique pour définir les modalités (ben oui … ce n’est pas gratuit), un rendez-vous est pris un samedi pluvieux d’octobre.

J’arrive donc avec mon vélo que les techniciens ont prévu d’installer sur des rouleaux. C’est sans compter que, parait-il, mon système de fixation de roues n’est pas standard (un axe traversant DT Swiss 12x142). Bon … cela commençe bien … sans vélo.

Heureusement, le magasin possède une espèce de vélo d’appartement qui peut être dimensionné à n’importe quelles cotes. Il possède des vis, des vérins, des boulons, des tiges filetées, … dans tous les sens. Il suffit d’y installer mon guidon pour retrouver le même positionnement que sur mon Santa-Cruz. Ce n’est pas le vélo que je choisirais pour un Cape Epic mais cela devrait faire l’affaire … pensait-on J.

Mais voilà, le diamètre de mon cintre est de 35mm et leur standard est de 31.8mm. Le 35mm est quand même apparu en 2011 et s’est répandu en 2014 dans les vélos de DH et d’Enduro.

Bref, on a fini par me trouver un cintre devant faire l’affaire.

Le kiné s’est inquiété de mes attentes et m’a mesuré et scruté dans tous les sens, en me faisant prendre des postures parfois bizarres. Il a mesuré ma souplesse qui tient plus du chêne centenaire que du roseau. Après cela, la déprime a commencé. En résumé : j’ai une jambe plus courte que l’autre (comme le dahu), les pieds en canard et le dos comme un dromadaire. Je m’apprêtais à passer tout le bestiaire en revue et à me caser sur un vélo à 3 roues … quand il a mesuré la taille de mon SIF ...

... Ok ... je vois à vos têtes ahuries que vous ignorez ce qu’est un SIF. Il s’agit du Sillon Inter Fessier (bandes d’incultes). Certains pourraient penser à un diamètre de trou de balle (la période de la chasse arrive) mais il s’agit  en fait de la distance entre vos deux ischions. Et, non, « ischion » n’est pas le petit nom donné à vos bijoux de famille mais plutôt aux deux os sur lesquels vous appuyez, une fois assis.

Cette mesure en mains (si je puis dire), le choix de la selle a été très facile. Une Specialized Power. Celle-là (selle !) a tout de suite plu à mon tendre postérieur qui s’y est trouvé bien à l’aise. Bon, cela risque d’être un peu tricky dans les descentes techniques car elle est assez large et un peu encombrante quand on doit « passer derrière » mais mon cerveau d'en bas n’en veut pas d’autre. Alors, ce que derrière veut …

Afin d’alléger la pression sur les zones périnéales, la Power est largement évidée en son centre. J’espère juste ne pas m’y retrouver coincé un jour.

Une fois assis, on a remesuré le vélo, la position de mes genoux par rapport aux pédales, la distance entre le bec de selle et le centre du guidon, la hauteur de selle, l’avancement de la selle, … et j’en passe et des meilleures.

Bref … des ajustements, très légers, sont faits. Comme je roule « non clipsé », il n’a pas été nécessaire de régler les cales de mes chaussures.

Durée totale de l’étude : environ trois heures. Coût : 180 euros. Cela les vaut-il ? A priori, oui. Mais je suggérerais de passer à cette étude avant l’acquisition d’un nouveau vélo. Toutefois, ce concept étant celui de Specialized, je doute qu’un vélo d’une autre marque vous soit conseillé.

La première rando post-étude-posturale confirme le très bon choix de selle. Les subtils changements qui ont été faits à mes réglages m’ont également apporté une position, me semble-t-il, plus naturelle et malgré la boue omniprésente, je n’ai pas ressenti de gène dans le bas du dos (oui, un peu plus haut que le SIF) comme souvent lorsque le vélo glisse de l’arrière.

Eric

dimanche 6 août 2017

VTT, rando de Profondeville

Comme chaque fois, Profondeville nous a offert une des plus belles randos de l’année. Tracés, fléchages, ravito, sourires des crémières, … rien à redire. A l’arrivée, la Houppe, bière namuroise, coulait à flots.

Que du bonheur.

J’ai juste une remarque relative à ces foutus « verres » consignés qui font perdre du temps à tout le monde. Quand j’ai dû les reporter, c’est une file de 30 mètres qui m’attendait.

J'avoue être particulièrement fier de Valérie qui s'est tapé ses 1000 mètres de dénivelé positif sans mettre pied à terre (autrement que pour passer les barrières) dans les montées.

Eric



samedi 22 juillet 2017

VTT dans les Cornouailles

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Bonjour Tonton Charlie et Tata Camomilla,

Je voulais vous remercier pour votre charmante invitation à venir faire de la vélocyclette tous terrains sur vos terres du Devon, dans les Cornouailles. Je vous suis également reconnaissant pour le grimoire (NDLR : Vertebrate Publishing) que vous m’avez envoyé qui décrit avec précision les plus beaux chemins de vos villages. Nous ne doutions pas qu’il nous permettrait de choisir nos traces avec plus de précision. Pas sécurité, j’ai retranscrit les plus intéressants (ceux qui partent du château) sur un nouvel appareil qui m’a été fourni par le Mage Garminus, à savoir le gousset pour sirculer (*), plus communément appelé GPS.

Le trajet aller ne nous a pas posé de problème si ce n’est qu’il a coïncidé avec le premier jour de congés d’été des enfants de vos serfs et cela a occasionné énormément de bouchons de carioles de toutes sortes sur les routes, déjà très étroites, de votre comté.

Nous sommes passés devant Hastings qui nous a rappelé de bien tristes souvenirs pour votre famille. Heureusement, Sir Christopher vient de venger votre honneur, pour la quatrième fois, en la mettant bien profond aux fromages qui puent.

Nous avons commencé par passer quelques jours dans votre castel du Devon, dans le parc impérial du Dartmoor. L’arrivée à l’hôtel au château a été parfaite. Vos laquais ont bien pris soin de nos vélocipèdes pendant que les servantes nous installaient dans notre suite. A ce propos, je dois vraiment vous féliciter pour la qualité et l’amabilité de votre petit personnel. Celui-ci sied comme il se doit à votre rang et vous pouvez être fier du travail qu’il réalise.

Pour notre premier jour, la météo n’était pas terrible aussi avons-nous choisi une trace pas trop longue avec un faible dénivelé qui nous a emmenés dans des coins pas trop éloignés du château. Vos jardiniers ont fait un travail remarquable et la région est magnifique.

Pourrais-je quand même vous suggérer de leur demander de tailler les fougères qui, par moment, étaient plus grandes que nous ? A certains endroits, elles formaient un réseau aussi impénétrable que Laidie Camomilla. Une machette nous aurait été bien utile (pour les fougères, je veux dire).

Le petit GPS nous a été fortement sollicité car certains chemins étaient vraiment invisibles et très difficiles à trouver. Les chemins empruntés sont principalement rocailleux mais nous avons également beaucoup apprécié de grandes traces dans de l’herbe tondue bien rase par vos moutons. A ce sujet, ne vous inquiétez pas trop des moultes livres de piece of shit de divers animaux croisés tout au long de nos périples avec lesquelles  nous sommes rentrés au château. Vos valais nous ont confié un nettoyeur à haute pression qui a bien fait l’affaire.

Puis-je également suggérer à vos cochers de chausser les carrosses avec des pneus sans tube (des tubeless, quoi !) ? Et si c’est déjà le cas, de rajouter une dose de lait de caoutchouc. Sans cela, les nombreux arbustes à épines auraient taillés en pièces nos jantes (déjà que nos mollets et chevilles, ce n’était pas triste). A l’avant, je privilégierais des chausses disposant d’une bonne accroche (tels des Maxis High Roller II) tandis que les roues arrières se contenteraient de modèles privilégiant la motricité. Grâce à l’excellent drainage de vos terres, la grosse boue qui colle est quasi inexistante. 
Nous vous remercions d’avoir demandé à vos villageois d’organiser une fête rien que pour nous. Le concours de chiens (où nous avons remis, en personne, le prix du meilleur chien à six pattes) ainsi que la course de canards ont été particulièrement appréciés. Le concours de tartes n’a pas non plus été oublié ni le lancer de noix de coco.

Le lendemain, nous avons choisi une trace plus conséquente, classée « noire » qui ne faisait pourtant que 32 Km et 700 mètres de dénivelé positif. Une fois de plus, nous avons pu apprécier la beauté sauvage de votre comté ainsi que les passages parmi les nombreux animaux laissés en semi-liberté, sans compter les traversées de jungles de fougères, ronces et genévriers. Les nombreuses grimpettes n’étaient pas piquées des sauterelles et, en finalité, nous avons largement dépassé le dénivelé annoncé. A ce sujet, pourrais-je vous demander d’intercéder auprès de Grand-Tante Lizbeth afin qu’elle envoie le prévôt et quelques uns de ses sbires expliquer au bastard de scribe qui a rédigé ce grimoire comment calculer correctement un dénivelé ? Il me semble que lui empaler le doigt dans l’œil pourrait suffire à ce qu’il comprenne qu’entre 700 et 1100, il y a une sacrée différence.

A la fin de cette journée, une bière locale a été très appréciée. Celle-ci est produite par un de vos Ducs qui est en charge de la prison locale où le brassage se fait dans une cellule. Ce donjon a la réputation de ne laisser ressortir personne et le Duc semble bien y veiller. C’est probablement de là qu’il tient son surnom de wanker Trou Duc.

Le lendemain, nous sommes partis vers votre résidence du nord, dans le parc national de l’Exmoor où nous avons pris nos quartiers dans une demeure accrochée à la falaise, le long du Bristol Chanel. Comme d’habitude, cette situation nous a permis de rayonner depuis ce point.

Le départ de notre tracé (« rouge ») du jour tenait plus de l’escalade que du pédalage aussi avons-nous privilégié … le poussage. Cela nous aura été bien utile pour la suite de la journée. Arrivé en haut des falaises, nous avons dialogué avec quelques uns de vos poneys du Devon tandis que les paisibles grosses vaches à longs poils et larges cornes nous laissaient passer sans problème. Les nombreux lapins présents dans la région ne doivent pas être ignorés car ils creusent pas mal de trous (jouettes qu’ils sont) qui peuvent être fatals aux cavaliers. De nombreuses descentes demandent un bon niveau technique de la part des chevaliers mais on ne peut pas affirmer qu’elles soient dangereuses. Au pire, il sera nécessaire de trouver une petite soubrette pour ôter, une par une, les épines de muriers de nos fesses une fois rentrés au bercail. La météo nous a gratifiés d’un ciel bleu durant toute la journée et c’est le visage en banane que nous nous sommes arrêtés dans un pub pour déguster une bonne bière (Fat Belly) brassée sur place. Quel beau territoire vous possédez là.

Au sujet du ravitaillement, ne pensez-vous pas qu’il serait utile de prévoir quelques relais afin de sustenter les chevaliers qui parcourent vos terres ? Il n’y a, en effet, que très peu d’endroits où se ravitailler en cours de route et il s’agit d’être prévoyant « à l’avance ».

Nous avons profité d’une journée de pluie pour rendre visite à vos serfs du village voisin. Nous avons pu trouver un de ces commerçants qui proposent encore des services aux vélocyclopédistes. Cette échoppe était très bien achalandée et nous y sommes restés plusieurs heures en profitant également du bar qui s’y trouve intégré. Il n’y a pas à dire mais vos sujets savent ce que les chevaliers actuels attendent.

Le trace « noire » que nous avons choisie ensuite ressemble plus à du steaple chase ou à une fox hunt qu’à une randonnée en vtt mais c’est avec bravoure que nous nous sommes lancés dans l’aventure. Le matériel, mécanique et humain, est soumis à rude épreuve et ce serait gageure que de se lancer dans une telle aventure sans prendre un minimum de précautions et de tenir compte que la couverture téléphonique sans fil est plus qu’aléatoire dans ces régions reculées. Il n’est pas non plus inutile de prévoir un pourpoint de réserve dans la besace dorsale d’autant que le ciel, parfois capricieux, peut nous faire passer, en une seule journée, par les quatre saisons, et cela sans Vivaldi. But as you know, we don’t give a shit to (Bart) ze wezer.

Le terme Singletrack prend ici tout son sens. Il y a tout juste la place pour poser la largeur d’un pneu et on se demande même comment le cintre arrive à se faufiler entre les différents obstacles que des malandrins ont placés sur le chemin au cours des siècles.    

Cette semaine nous aura permis de parcourir 20 lieues (NDLR : une lieue valant 3 milles impériaux, vous n’aurez qu’à faire le calcul J ) pour un dénivelé total de 9843 pieds. Ce qui, à priori, peut ne pas sembler être extraordinaire, mais Damn You, nos jarrets s’en souviennent encore.
Encore une fois, chère oncle Charlie, nous vous remercions pour ces excellentes vacances que nous avons passées en vos lointains territoires.

Thank you and do not forget to make the bise to Kate.

Damoiseau Eric & Dame Valérie


(*) certains mots ont été adaptés du vieux français et ne sont peut-être plus en usage actuellement.

PS : Si quelques libertés historiques ont été prises, tous les événements relatés ici sont rigoureusement exacts. Seuls les noms des différents protagonistes ont été changés afin de protéger leur intimité.


dimanche 9 juillet 2017

Rando VTT de l'Hermeton à Surice

30.5 ° à l'ombre (mais personne ne nous obligeait à rester à l'ombre), 39 km., 800 M de dénivelé positif, 2 amis, 8 Maredsous, 2 coca-cola, 6 pains saucisses, 1 arrivée du tour de France, 2 glaces, 1 sieste.



samedi 17 juin 2017

VTT au Club Med de Pragelato (Italie)

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Du Vtt au Club Med de Pragelato, en Italie. Après trois années consécutives à Peisey-Vallandry, il faut dire que la barre était placée assez haut. A vol d’oiseau, Pragelato se trouve à peine un peu plus loin que la station française. Mais il faut quand même se farcir le tunnel du Fréjus et ses 50 euros (A-R). Si Peisey se situe sur un sommet, Pragelato est plutôt dans une petite vallée. Là, on comprend immédiatement que n’importe quelle trace Vtt commencera par une sévère montée.

L’arrivée se passe dans un joyeux désordre. Visiblement, pour une semaine d’ouverture, la machine italienne n’est pas encore rodée. Mais, bon, on finit par caser la voiture dans un parking (prépayé à la réservation) qui se situe juste en face d’un parking public et gratuit L et on récupère notre chambre. En fait de chambre, il s’agit plutôt d’un appartement : deux étages, deux chambres, deux toilettes, une grande salle de bain, une kitchenette (avec frigo). Largement de quoi pouvoir nous étaler et enfermer nos vélos à l’abri d’éventuelles convoitises. Là, nous avons été bluffés par cette chambre (cochée « familiale » à la réservation). Il faut quand même dire que ce Club Med avait été construit à l’origine pour accueillir les journalistes qui relataient les JO d’hiver de Turin en 2006.

A notre arrivée, les GO italiens sont toujours en train d’assembler les vtt (neufs) fraîchement réceptionnés. Deux modèles de BMC aluminium full-suspendus sont disponibles : des 29 pouces avec double plateau ou des 27.5 pouces, mono-plateau avec tige de selle escamotable. Du beau matériel qui souffrira dans les graviers et cailloux locaux. Pour les handicapés, deux motocyclettes électriques Haibike sont également proposées à la location. Ce matériel vaut les Lapierre X-Control mis en œuvre par le Club de Peisey. Comme d’habitude, nous préférons utiliser nos propres vtt plutôt que ceux du Club.

Nous comprenons très vite qu’ici, il s’agira bien de Cross Country (XC) et pas de descente (DH) comme en France. Le XC demande moins de technique que le DH mais il n’en demeure pas moins que sans un minimum de compétences techniques, à certain moments, cela peut se révéler assez casse gueule. C’est le constat qu’un GO fera le premier jour avec un passage par les urgences de l’hôpital de Turin. Résultat : une épaule en carafe et le reste de la semaine en fauteuil.
Malgré leurs compétences et leur gentillesse, nous sommes quand même surpris que les GO italiens laissent certains GM, manifestement pas habitués au Vtt, prendre le départ dans des chemins assez … délicats.

Ici, il ne s’agit pas de « cours » de vtt comme à Peisey mais bien de vtt « accompagné ». Comme au ski, chaque journée propose des pistes vertes, bleues ou rouges, selon leur degré de difficulté. On peut regretter que les tracés soient souvent résumés à une grande montée suivie d’une grande descente … par le même chemin. Quelques tracés se font départs/arrivées Club, d’autres, départ camionnette et retour vtt et une autre départ et retour en camionnette. Les remontes-pentes ne sont pas opérationnels. Cela est vraiment dommage car cela aurait pu nous ouvrir d’autres traces peut-être plus intéressantes.

Dès notre arrivée, pour le lendemain, nous sélectionnons deux randos bleues. Une le matin et l’autre, forcément, l’après-midi. Bien nous en a pris car nos organismes n’étant pas habitués à ces altitudes (2000 m+) nous ont réclamé de l’air que nous avions des difficultés à fournir. Quoiqu’il en fut, nous sommes quand même arrivés, parmi les rares, au sommet des côtes sans mettre pied(s) à terre. Les groupes de 6 ou 7 permettent au GO accompagnateur de gérer sa rando sans trop de difficultés. Les différences de niveau entre les participants se sont faites sentir en début de séjour mais cela s’est vite calmé J.
Les magnifiques paysages des Alpes italiennes qui nous sont offerts une fois arrivés sur les perchoirs compensent largement les efforts fournis dans les montées.

A Pragelato, l’organisation est  … comment dire … italienne. Le premier jour, seul un tuyau d’arrosage (sans pistolet) provenant du toit et qui s’arrêtait à 1.5 m du sol était disponible. Le lendemain, un nettoyeur haute pression fit son apparition mais sans électricité. Le surlendemain, l’électricité était là mais le tuyau d’alimentation en eau se dégageait à chaque fois. Deux personnes, dont une qui terminait mouillée, étaient nécessaires pour nettoyer un vélo. Au quatrième jour, enfin, l’installation était opérationnelle. Il faut quand même dire que l’extrême sécheresse faisait que nous ramenions chaque jour quelques kilos de poussière accrochés aux vélos et qu’il valait mieux prendre soin de la transmission. Avec les 25 degrés (et plus) qui ont caractérisé cette semaine, le nettoyage n’a pas posé plus de problème que cela.

Nous avons terminé la semaine avec 170 km et 3700 mètres de dénivelés positifs, ce qui, croyez-moi, n’est quand même pas si mal.

Le Club de Pragelato est classifié 4 tridents. Cela signifie que le restaurant n’a pas grand-chose à envier aux gastronomiques et qu’il a été difficile de résister aux différents plats régionaux proposés. Le buffet de desserts était vraiment à se taper le cul par terre et nous n’avons pas hésité à lui faire honneur … chaque jour.

Pour les non-vttistes (càd la majorité des GM), de nombreuses randonnées pédestres, de difficultés variables, sont proposées.

N’étant pas fan de clubesteries et autres joyeusetés du même genre, je ne peux pas me prononcer sur leurs qualités à Pragelato mais je peux supposer qu’elles sont du même tonneau que dans les autres stations de la marque.

Le fait que nous choisissons systématiquement la première semaine d’ouverture de la saison d’été a plusieurs avantages. D’abord le prix est moitié (voir plus) moindre qu’en pleine saison, il y a beaucoup moins de monde et les GO sont généralement plus « souples » à nos demandes. Enfin, il n’y a pas d’ado J ce qui présage de plus de calme et qui, accessoirement, m’évite d’en égorger un ou deux J, à titre préventif, histoire de fixer les limites. Le revers de la médaille est que le Club monte en charge et que tous les services n’ont pas encore atteint leur pic de forme.

Eric









lundi 5 juin 2017

VTT Dans le parc national des South Downs

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Pour ma semaine « détente avec moi-même et mon vtt au fond de ma caverne », j’ai choisi une destination plus proche que d’habitude. A la place des montagnes écossaises ou galloises, j’ai pris la destination du South Downs, en Angleterre. Pour y aller, c’est facile : on va jusque Calais (oui, en France), on se met face à l’ouest (vers la gauche pour les incultes) et on fait un grand pas en avant pour enjamber l’espèce de pipi d’eau qui est devant soi. Une fois de l’autre côté, un petit entre-chat à gauche (vers l’ouest) et vous y êtes. Le South Downs est un parc national qui s’étend, en gros, entre Brighton et Portsmouth.

Le dimanche est prévu pour un raid (« Epic ») organisé à l’anglaise (voir mon compte rendu précédent). Le lendemain de mon arrivée (= le vendredi), j’avais donc opté pour une rando dont la trace était pré-enregistrée dans mon GPS. Un truc pas trop compliqué ni dénivelé, juste pour se mettre en jambes.

Cette région est parsemée de routes étroites et sinueuses et la circulation y est pas mal chargée, à toute heure de la journée. Mais tout circule bien. Le point de départ se situe dans un parking qui ne se trouve ni sur ma carte ni sur mon GPS. J’en ai été réduit à entrer les coordonnées latitude-longitude dans le GPS de la voiture pour arriver au bon endroit. Ce qui fut fait. A peine à 200 mètres d’une route bien chargée, je suis arrivé dans un havre de paix de plénitude, de calme et de verdure dans un parking en terre quasiment vide. 

A partir de là, s’est ouverte une rando idyllique sans presqu’aucune route, aucune voiture, aucun bruit. Juste les écureuils, les (gros) lapins, les (petits) faisans et moi. Le pied ! Et en plus, c’était grand bleu et dans les 25°. Cette trace est un mix de chemins en gravier ou en sable, de passages dans les sous-bois et de single-tracks qui laissent juste la place pour les roues du vélo. C’était tellement étroit que les (nombreuses) orties, lâchées en liberté, n’ont eu de cesse que de me lécher les mollets. D’un autre côté, cela éveille … surtout la nuit.

Le samedi a été l’occasion de visiter Brighton … enfin … surtout ses deux magasins de vélos. Le dimanche était bien occupé par cette course qui m’a obligé à me lever tôt et à sauter l’étape du petit déjeuner à l’hôtel.

Lundi, la météo était un peu moins ensoleillée mais surtout très venteuse. Et ce vent ne me quittera pas jusqu’à mon retour en Belgique. Comme vous le savez déjà, la Grande-Bretagne propose de nombreux bikeparks destinés à tous les amoureux du Vtt. Je me suis rendu à celui du Queen Elizabeth Country Park, à une petite trentaine de km de ma base opérationnelle de Midhurst. J’ai choisi de suivre une trace également pré-enregistrée dans mon GPS, à l’extérieur du parc. Cela m’a permis d’utiliser les infrastructures locales (parking, restaurant, toilettes, …) tout en étendant ma zone de « couverture vttiste ». Bien m’en a pris car, à nouveau, cette rando était magnifique. Ce ne sont jamais des tracés très techniques mais les jambes doivent quand même suivre car les dénivelés ne sont pas négligeables. Casse-croute (Jacked Potatoes) et petit cidre pour coincer cela en début d’après-midi avant de retourner à Midhurst.

La drache annoncée a commencé à s’affaler sur nous vers la fin de la journée et s’est étendue jusqu’au lendemain matin.

Ce pays est quand même formidable. Sur une bête petite route de campagne, il n’y a qu’ici qu’on peut croiser en quelques kilomètres : deux Ferrari, une poignée de Porsche, six Aston Martin ancienne génération et deux bagnoles dont je ne connais même pas la marque mais qui font un bruit de jet en passant à côté de moi et dont le toit devait m’arriver au niveau des fesses. Les anglais vouent une véritable passion à leur patrimoine automobile et cela restaure de tous les côtés.

Comme la pluie de la nuit avait sacrément mouillé tout le bazar, je suis retourné au Queen Elizabeth Park le mardi matin pour me faire quelques descentes balisées à l’intérieur même du parc. Ce n’était pas vraiment folichon mais c’était cela ou la boue jusqu’aux oreilles, même si la pluie avait cessé.
Re-Jacked potatoes et re-cidre avant de re-tourner à l’hôtel pour une douche chaude bien méritée.

Mercredi, dernier jour, j’ai choisi une rando plus près de la mer. Soleil et vent sont encore au rendez-vous. J’ai pu faire la causette avec un couple de chevaux qui devaient probablement être également en vacance (voir les photos) ainsi qu’avec des moutons au drôle de pelage gris. Mais, à mon avis, mon accent n’a pas du leur plaire parce qu’ils ont commencé à pisser (de rire ?) quand j’ai entamé la conversation.

La région est fort crayeuse et je pense avoir embarqué sur mon vélo de quoi alimenter les tableaux noirs des écoles de Namur pendant quelques générations.  Il va falloir nettoyer tout cela à mon retour afin de pouvoir disposer d’un vélo tout nickel pour la prochaine rando de dimanche.

J’adore franchement ce pays ainsi que ses habitants. Chaque fois que j’en reviens, j’en rapporte une vraie banane.

Eric

  


dimanche 4 juin 2017

VTT à la mode britannique



Bon, me voici de retour de ma première rando organisée en sol britannique. Il faut quand même que je vous explique parce que, bien entendu, les anglais ne font jamais les choses comme tout le monde … sans pour cela sous-entendre qu’ils les font mal, que du contraire.

D’abord, cette rando est organisée par le plus grand site internet de vente de matériel de vélo en Europe. Il faut s’inscrire à l’avance et, donc, payer au moment de l’inscription. 37 pounds, ce n’est pas donné. Mais quand on aime, on ne compte pas. J’espère quand même qu’à ce prix là, ce sera le grand amour.

Trois distances sont proposées : 17, 29 et 39 miles. Oui, ici, c’est en miles.

Bien entendu, entre le moment de l’inscription et le D-day, tu reçois plein de mails avec des promotions fantastiques sur le site internet de l’organisateur. Mais cela, c’est de bonne guerre.

Quelques semaines avant, tu reçois encore un mail avec une pièce jointe de 8 ( !) pages qui te ré-explique toute la procédure en te fournissant, gracieusement, le tracé de la rando, que tu peux même télécharger dans ton GPS. Ce n’est pas si mal et cela évite d’avoir des messages de ceux qui se sont perdus parce qu’ils ont loupé une flèche.

Les horaires sont très stricts. Tu dois arriver à 7h20 mais pas avant et l’enregistrement commence à 7h30, pas une minute avant. A 8h30, les enregistrements doivent être terminés. Tu fais cela chez nous et c’est le boxon assuré.

Le D-day, quand tu arrives au départ, tu es accueilli par une cinquantaine de playmobils en chasubles jaunes (des fois que tu ne les verrais pas) qui t’indiquent, au centimètre près, où tu dois parquer ton véhicule. Une fois en place, tu laisses ton vélo accroché à la voiture et tu prends ton casque pour aller à l’enregistrement où tu te places dans la file qui correspond à la lettre de ton nom (ton nom ! Imbécile, pas ton prénom …). Les anglais sont des fanatiques de la file (la queue comme ils disent) et surtout, ne fait pas comme ce français, qui a essayé de resquiller et qui a failli se faire arracher les couilles. 

Comme tout est organisé, cela va très vite. Sur ton casque, on te colle une puce pour te chronométrer (pas de casque, pas de rando), tu reçois une plaque d’identification à fixer à l’avant du vélo, quelques brols d’un sponsor quelconque et tu repars à ta voiture. Tout cela en 5 minutes, top chrono.
Ensuite, tu t’apprêtes, tu flânes, tu te grattes ce qui te démange. Bref, tu fais ce que tu veux en attendant l’heure du départ. 

Celui-ci se fait dans un box, par paquets de trente. Dans le box, on te rappelle encore une fois les consignes (couleurs des flèches et patati patata …). A l’heure H, le box part tranquillos. Personne ne te pousse en gueulant « chrono » (ben tiens, on en a tous un). Deux minutes plus tard, le box suivant est lancé. Et cela continue jusqu’à épuisement des stocks.
30 minutes après le départ du dernier, les équipes commencent à déflècher (oui, dans le sens de la course … imbécile va). 

Les flèches sont tellement visibles (noir sur fond rose-violet) qu’un aveugle pourrait ne pas perdre son chemin. Pourquoi donc nous échinons nous à utiliser des couleurs si peu visibles ? Et pour être certain, on les place par trois et en plus, il y a de la rubalise rose bonbon. C’est d’un chic, je ne vous dis pas.

Des fois que des demeurés se seraient inscrits, quasiment à chaque croisement de route, on a placé un ou deux  playmobils avec des drapeaux (jaunes et roses) pour indiquer le chemin et qu’il faut bien faire attention de ne pas se faire encorner par une Aston Martin en traversant la route.

Ici, tu prends du dénivelé sans quasiment t’en rendre compte. Les montées sont généralement très longues sans obstacle du style gros cailloux, tronc d’arbre ou tuyau d’évacuation comme nous nous plaisons à les placer devant les roues des vttistes (cà, c’est notre côté jouette et taquin).

Il ne faut pas s’attendre à des descentes hyper-techniques. Par contre, elles sont généralement très amusantes pour peu qu’elles soient en single-track (et il y en a pas mal comme cela).

Les paysages sont superbes et les quelques villages que nous traversons sont d’un charme tout britannique qu’on ne trouve qu’ici (forcément, vous me direz).

La rando se passe dans une politesse extrême. Personne n’imaginerait pousser quelqu’un ni même le frôler de trop près. Ce serait « shoking ». Quand un vttiste se rend compte qu’un autre, plus rapide, est derrière lui, il propose de le laisser passer. Vous me direz que c’est tellement plus amusant de dégager la chicane mobile d’un coup de pied en l’envoyant dans le fossé (encore notre côté taquin) mais ici, cela ne se fait tout simplement pas.

Nous avons eu droit à deux ravitos 5 étoiles. Avec toilettes, distribution de tout ce que tu peux espérer t’enfiler sans devoir regonfler ta suspension, un médecin mobile (avec sa moto), une camionnette de réparation (c’est comme un food-truck sauf que c’est pour réparer les vélos).  

A l’arrivée, tu passes dans le portique de chronométrage et une charmante jeune fille te passe une médaille autour du cou. Si elle y arrive … parce que dans mon cas, j’ai eu l’impression qu’elle voulait absolument me fourrer le casque et tout ce qu’il contenait dans son opulente poitrine. Heureusement, j’y ai échappé. Tu reçois également un t-shirt de finisher (ce qui est toujours sympa) et une boisson revigorante. C’est surtout ceux pour lesquels la charmante demoiselle est arrivée à ses fins qui en ont besoin.

Après, tu peux aller au bike wash qui n’a rien à envier aux nôtres, à l’exception notable de la distribution  gratuite de produits de nettoyage (ma foi, assez efficaces) d’une marque bien connue.

Ensuite, tu peux,  au choix, faire la file aux douches, faire la file au barbecue, faire la file à la camionnette qui vend des expressos, faire la file pour te faire masser (mais pas par la fille des médailles). Rassure-toi, grâce à l’organisation britannique, tout va très vite.

Après tout ce tableau idyllique, on arrive au gros point noir des randos britanniques à savoir que tu peux te brosser pour trouver la moindre bière dans un rayon d’un kilomètre. Un concept pareil, chez nous, c’est inexportable. On comprend mieux, maintenant, la vraie raison du brexit. C’est tout simplement parce que nous refusons les randos vtt NA.

J’ai terminé la rando avec 63 km et 1500 m de D+ au compteur.


Eric



 









samedi 15 avril 2017

Stockholm au paradis du outdoor...

Eric bat des records de shopping...


Stockholm
Hahlofs


Stockholm
Peak performance


Stockholm
Berghen


Stockholm
Fjall raven


Stockholm
Icebreaker


Stockholm
Vaude


Stockholm
Sprayway


Stockholm
The north face


Stockholm
Meindl

Stockholm -6 degrés a Pâques....
Chouchou shopping and Starbucks....

mardi 11 avril 2017

VTT en série américaine

Ceux qui me connaissent un peu savent que je suis fan de séries policières américaines avec lesquelles le VTT partage pas mal de similitudes.

Un épisode d’une série ne commence pas directement par le générique. Histoire de planter le décor (ou la victime), on passe d’abord quelques images bucoliques, le paysage, la rue, un couple de jeunes qui se bécotent, … Juste ce qu’il faut pour savoir où placer ses deux neurones. Au départ d’une rando, le paysage est évident, la distance entre notre place de parking et les inscriptions est directement proportionnelle au succès  de la rando. Plus il y a de monde, plus on stationne loin. Au vtt, on ne se bécote pas (quoique …) mais on lorgne le matériel environnant : monoplateau, clips, pneus boue, carbone, tige de selle, … Les adversaires se jaugent : moule bite ou short, jambes rasées ou forêt amazonienne, mitaines ou gants, en long ou en court, francophone ou néerlandophone, …

A la télé, juste avant le générique, les deux jeunes s’aperçoivent qu’ils s’apprêtent à fort niquer sur un cadavre, la fille pousse un cri perçant … générique. Chez nous, c’est un peu moins théatral : les chronos, le couteau entre les dents,  se poussent des épaules sur la ligne de départ en pensant enfoncer leur opinel entre les omoplates de celui qui est devant … départ.

Le générique a cela de bien que l’on connaît les « héros » qui seront encore présents à la fin de l’épisode. On y présente parfois la guest star, au bord de l’oubli, qui espère relancer sa carrière. Au Vtt, c’est plus simple : on est certain que tous ceux qui partent reviendront et il n’y a pas de vedette. En matière de relance, par contre, nous sommes les spécialistes.

Bon, le mort l’est toujours, les détectives détectent, les suspects suspectés sont connus, tout se met joliment en place. Le départ est lancé, les premières jambes rasées poussent les premiers touristes dans le fossé et le premier qui rouspète se fait traiter de con. On adopte un rythme de croisière. Rien d’extraordinaire. Le public est chaud comme les pop-corns.

Quand survient le premier événement : la coupure de pub où une actrice sirupeuse vous vente les mérites de la choucroute mexicaine ou des sardines suisses. Chez nous, c’est le premier ravito qui offre une ligne rapide aux lapins de garennes qui ont juste le temps de pointer, attraper une banane, pisser un coup, tout cela au vol, sans mettre pied à terre. Moi, je préfère le mode ravito gourmant qui me permet d’avaler des morceaux de banane, du chocolat, des gaufres, des quartiers d’oranges, du matoufet, quelques verres de boisson revigorante et un petit chocolat pour le dessert. On pisse quand même un coup sur la haie du voisin, histoire de bien la crâmer et de rendre le sourire à son propriétaire pour l’édition de l’année suivante. Et on repart, bien lestés.

Après la coupure, les choses se décantent. Les détectives qui ont bien détecté montrent leur talent de constatateurs : « Bon sang, Jack, la balle qui lui a perforé le tympan n’était pas mortelle ». « Mais oui, Jane, cela signifie donc qu’il était déjà mort avant, çà alors ! ». Au passage, vous remarquerez que le nom des inspecteurs dépasse rarement deux syllabes : Jack, Tip, Nick, Jane, Tony, … une par neurone et cela nous permet de bien suivre les événements. Bon, il y a bien un Horacio de temps en temps mais c’est plutôt une exception. Les policières sont généralement carénées comme des fusées Saturne, avec les capots moteurs bien en évidence.

En matière de patronymes, nous ne nous défendons pas trop mal quoiqu’avec un niveau d’originalité supérieur mais toujours avec deux syllabes (grand-maxi) : Duj, Pili, Mastro, Robs, Punky, Myco, … Le niveau de constatation, lui, a plutôt tendance à s’effondrer et les carénages sont plutôt du côté des garde-boues.

Là, nous sommes dans le vif du sujet. Les suspects sont vite dé-suspectés un à un. « Morton n’a pas pu tuer Max car il a été vu sur des caméras de internes au casino de Las Namuros » dit Gips à Tony, le sourcil en coin, avec l’air de dire que les images pourraient être truquées.

En Vtt, les caméras sont absentes. Sauf les Gopro et leurs images qui vous donnent l’impression d’avoir picolé sur de la tôle ondulée en vous vibro-massant quand vous les regardez. Les favoris se décantent et nombreux sont ceux obligés de ravaler leur fierté en laissant s’échapper les meilleurs. Ceux-là sont toujours suspectés de triche à leur arrivée mais personne n’ose le dire tout haut.

Arrive la seconde coupure où les mêmes hôtesses peroxydées veulent nous fourguer des tampons hydrosolubles avec avertisseurs sonores et des démontes pneus électrosensoriels. Tout cela pendant que mipmip se pointe pour gober une épluchure d’orange, pisser un coup (ben oui, avec ce qu’ils mettent dans leur bidons, vous pensez bien que cela doit s’évacuer ) et repartir au grand galop (c’est une image !) dans un nuage de poussière, face au soleil couchant. Pour les autres, ce sont plutôt les chips, le reste des bidons d’eau remplis à l’eau du village et il n’y a plus de chocolat parce que vous vous êtes empiffré au premier ravito et que tout le monde vous est passé devant.

Dans les séries américaines, le multiculturalisme est de rigueur. Chez nous, c’est plutôt le culturisme mais, bon, d’un côté à l’autre de l’Atlantique, on peut bien accepter quelques différences. Dans l’équipe de base, on trouve toujours un inspecteur blanc, un noir, un jaune, un rouge, un mélange de tout cela et, souvent, l’inspectrice est blanche et blonde. Je suppose que c’est parce qu’ils ont du stock à écouler. Quant à moi, j’ai un VTT noir et orange et comme vous le savez, orange is the new black. Je suis donc très raccord.

A ce moment, les jeux sont quasi faits. Le coupable est dans la dernière ligne droite mais cela peut encore changer sur incident technique, comme une crevaison ou une chute (quoiqu’en y réfléchissant, il y a toujours une chute dans les feuilletons). Le vttiste lui, sent l’écurie (et la transpiration), il voit la victoire devant lui mais c’est sans compter sur Bill qui lui envoie une hache entre les yeux car finalement, c’était lui, le vrai coupable. Bill, l’ami de longue date, le confident de tous les jours et, accessoirement, le chef de la brigade des policiers qui n’a pas supporté qu’on lui pique sa petite amie lors du bal de promo de 1981.

Fin de l’histoire ….

Mais ce n’est pas terminé. Comme partout, il y a des leçons à retirer de l’épisode. Jack qui était secrètement amoureux de Jane lui roule un patin (de frein) pendant que jambes rasées raconte à qui veut l’entendre qu’il était déchaîné et que c’est ce qu’il lui a valu de  mettre deux heures dans la vue de tout le monde. Mais là, il est un peu pressé par un besoin urgent. Ben tiens … tu penses bien que, chargé comme il était, il faut bien évacuer.

Moi, j’arrive trois heures plus tard. Il n’y a plus de bière et les pains saucisses sont froids (ou carbonisés, selon la saison). Le bike wash n’a plus d’eau et de toutes façons, je m’en fiche puisque ma voiture est toute seule au milieu du parking.

I’m a poor lonesome cowboy …

Générique …

Saison deux la semaine prochaine …

Pub …


Eric